Enseignement primaire
Au vu de son importance pour la formation de base des élèves, ce type d’enseignement revêt un aspect prioritaire tant en matière d’encadrement qu’en matière d’infrastructure et ce, aussi bien au niveau national qu’au niveau régional.
La politique nationale vise à généraliser la scolarisation et à réduire les barrières à l’accès au cycle primaire que ce soit en milieu rural ou urbain tout en améliorant l’encadrement, en optimisant la gestion du secteur et en améliorant la qualité des enseignements. Les déficits longtemps accumulés ont joué un rôle important dans la prévalence de l’analphabétisme et de ses lourdes conséquences économiques et sociales. Ce secteur revêt donc une importance stratégique concrétisée par des politiques de mise à niveau, construction d’infrastructures, amélioration des programmes, etc. A ce titre, le programme d’urgence 2009-2012 (NAJAH) relatif au secteur propose de mobiliser un budget global estimé à près 43,7 milliards de DH dans un certain nombre de projets structurants.
Concernant les indicateurs, le cycle primaire public a totalisé en 2009 dans les deux régions du Nord un effectif de 550 513 élèves dont près de 61% en milieu rural. Si l’on y ajoute les effectifs inscrits dans le cycle primaire privé (inscrit à près de 86% dans la région de Tanger-Tétouan), l’effectif total des inscrits dans le cycle primaire passe à 585 498 élèves.
Avec un corps enseignant de 19 640 personnes, le taux d’encadrement dans le cycle primaire public atteignait pour l’année scolaire 2009-2010 près de 1 enseignant pour 28 élèves dans les régions du Nord, taux quasi identique à la moyenne nationale (1/27,53) même si ce taux peut sembler loin des « optimums » retenus dans certains pays (1/15). Avec un nombre de 19 415 classes, le nombre moyen d’élèves par classe dans le cycle primaire public dans les régions du Nord était de près de 28,4 en 2009 quasi identique à la moyenne nationale (28,3).
Si ces indicateurs de performance du système scolaire semblent proches des moyennes nationales, il n’en demeure pas moins que le problème de l’accessibilité au cycle primaire se pose avec acuité dans ces régions tant au regard des déficits accumulés que des conditions socio-économiques et de l’enclavement prononcé de certaines zones telles que les zones montagneuses rifaines.
De ce fait, de nombreux efforts sont menés dans les régions du Nord par le secteur public, les ONG, associations, etc, pour faciliter l’accès à l’enseignement et éviter la déperdition scolaire : construction et rénovation des établissements, branchement aux réseaux d’électricité et d’eau potable, développement des cantines scolaires, acquisition de minibus, fourniture de cartables et de vélos, etc. Malgré ces efforts, les taux de scolarisation sont encore insuffisants dans certaines communes rurales.
Programme d’urgence de l’éducation de Tanger-Tétouan
Le programme d’urgence régional de l’éducation pour Tanger-Tétouan a pour objectif d’atteindre, pour la rentrée scolaire 2012-2013, un taux de scolarisation de 95 % pour les 6-11 ans et de 90 % pour les 12-14 ans. Le programme a également pour but de permettre à 90 % des élèves nouvellement inscrits lors de la saison 2009-2010 de parachever leur scolarisation en primaire en 2014-2015, et à 80 pc d’entre eux de finir leur études en secondaire collégial vers la saison 2017-2018.
A cet effet, ce plan prévoit la création de 1 471 nouvelles classes, réparties sur 64 collèges et 15 écoles primaires, ainsi que la mise à niveau de 491 écoles, 46 lycées collégiaux et 23 lycées qualifiants, le raccordement de 769 établissements au réseau d’électricité, la construction de 48 internats et la réhabilitation de 6 autres.
Le programme d’urgence a aussi pour finalité de généraliser l’enseignement préscolaire et assurer un meilleur encadrement à ce secteur, ainsi que d’encourager la scolarisation en milieu rural en développant le transport scolaire, à travers la mobilisation de 54 autobus qui bénéficieraient à quelques 5 680 élèves.
Le programme s’intéresse aussi à la scolarisation des enfants à besoins spécifiques. Ainsi, il est proposé la création de 64 classes spéciales dédiées à cette catégorie d’élèves et à l’amélioration de l’accessibilité au niveau de 127 établissements. Le budget requis pour ce programme avoisine près de 3 milliards de DH.